La consommation de petites quantités de substances hallucinogènes, en particulier à base de champignons, devient de plus en plus courante et est désormais très répandue aux Etats-Unis. Pour ceux qui s’y adonnent, il ne s’agit pas d’obtenir un effet proche de celui provoqué par la drogue, mais de se sentir plus concentré, plus créatif et plus ancré dans le moment présent.
Parmi les substances consommées, on peut citer la psilocybine, une substance provenant des champignons hallucinogènes. Cette substance est plus particulièrement employée à faible dose. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir ce qu’est la psilocybine, comment fonctionne le microdosage, et quels sont les effets positifs que vous pouvez en attendre.
Pourquoi une microdose de champignons pour la santé ?
Le microdosage, une pratique bénéfique pour le cerveau
Commençons par examiner la pratique du microdosage ou consommation d’une microdose, c’est-à-dire d’une petite quantité de substance tirée de champignons hallucinogènes. Le microdosage consiste généralement à prendre de minuscules quantités de substances psychédéliques (un vingtième à un dixième de la dose provoquant des effets notables).
La pratique s’est répandue de San Francisco à New York et dans tout les Etats Unis . Les gens disent qu’ils l’utilisent non pas pour échapper à leur vie quotidienne mais pour l’améliorer. Ainsi, si vous utilisez le microdosage, les quantités sont dites sub-perceptives, sans les effets secondaires d’une drogue.
Les usagers disent qu’ils sont toujours eux-mêmes, mais en mieux, comme s’ils étaient augmenté ou si leur santé était améliorée.
Le microdosage de champignons plutôt que les drogues : les enseignements d’une étude récente
Une étude récente montre que la consommation de drogue a tendance à diminuer en Amérique, en tout cas en ce qui concerne des drogues dures comme la cocaïne. A la place, les consommateurs s’intéressent au LSD ou aux champignons.
Les bienfaits pour la santé fréquemment rapportés sont une amélioration de l’humeur, de meilleures habitudes alimentaires et de sommeil, et un moindre besoin de caféine.
Le microdosage : définition
Mais qu’est-ce qu’une microdose, au juste ? On considère généralement qu’une microdose correspond à un 20ème ou à un dixième d’une dose normale. En cas d’hallucinations, c’est que vous avez trop consommé de champignons hallucinogènes.
L’objectif de la consommation en petite quantité est précisément d’apporter des bienfaits pour la santé, par exemple contre la dépression, mais sans avoir les effets secondaires ou psychédéliques.
Champignons hallucinogènes et psilocybine
La psilocybine : qu’est-ce que c’est ?
La psilocybine est une substance qui se trouve dans les champignons « magiques » ou champignons hallucinogènes. La substance appelée psilocybine est dite psychoactive et c’est plutôt de cela qu’il s’agit, au lieu d’une substance hallucinogène, en tout cas lorsqu’on pratique le microdosage. Les « champignons magiques » contiennent un composé psychoactif, la psilocybine. Ils peuvent être mangés, infusés dans du thé ou enrobés de chocolat.
La psilocybine (4-phosphoryloxy-N,N-diméthyltryptamine) et la psilocine sont des substances chimiques obtenues à partir de certains types de champignons hallucinogènes séchés ou frais que l’on trouve au Mexique, en Amérique du Sud et dans les régions sud et nord-ouest des États-Unis.
La psilocybine est classée comme une indole-alkylamine (tryptamine). Ces composés ont une structure similaire à celle de l’acide lysergique diéthylamide (LSD), et sont consommés pour leurs effets hallucinogènes et euphorisants qui provoquent un « trip ». Les effets hallucinogènes (psychédéliques) sont probablement dus à l’action sur les récepteurs de la sérotonine (5-HT) du système nerveux central.
Il existe plus de 180 espèces de champignons qui contiennent les substances chimiques psilocybine ou psilocine. Comme le peyotl (mescaline), les champignons magiques sont utilisés dans les rites autochtones ou religieux depuis des siècles.
La psilocybine et la psilocine peuvent également être produites synthétiquement en laboratoire. Selon certains rapports, la psilocybine achetée dans la rue peut être en fait une autre espèce de champignon mélangée à du LSD.
Qu’est-ce que les truffes magiques?
La psilocybine ou les champignons magiques sont d’origine naturelle et sont consommés pour leurs effets hallucinogènes. Ils appartiennent à un groupe de drogues connues sous le nom de psychédéliques, qui déclenchent des changements de perception, d’humeur et de pensée.
L’ingrédient clé des champignons magiques est la psilocybine. Lorsque la psilocybine est consommée, elle est transformée dans l’organisme en psilocine, qui est à proprement parler la substance chimique aux propriétés psychoactives.
A quoi ressemblent ces champignons dits magiques ? Eh bien, il s’agit en fait de champignons à l’apparence tout à fait classique, ils ressemblent à d’autres champignons, ordinaires, que l’on peut trouver couramment en automne.
Il en existe de nombreuses sortes. Les champignons psychédéliques, parfois appelés truffes magiques, sont fournisseurs de psilocybine et ressemblent aux champignons vénéneux.
Comment consommer les truffes magiques riches en psilocybine ?
Les truffes magiques ont des tiges longues et minces qui peuvent apparaître blanches ou grisâtres, surmontées de chapeaux avec des branchies sombres sur la face inférieure. Les champignons séchés sont généralement de couleur brun rouille avec des zones isolées de blanc cassé.
Les champignons sont ingérés par voie orale et peuvent être transformés en thé ou mélangés à d’autres aliments. Les champignons peuvent être utilisés comme produit frais ou séché. La psilocybine a un goût amer et un peu désagréable.
Le plus souvent, les consommateurs ont recours à de la poudre de champignon, parfois conditionnée dans des gélules de plante. Il existe aussi de la psilocybine synthétique, qui se présente sous la forme d’une poudre cristalline blanche. C’est une autre manière de profiter de cette substance.
La psilocybine extraite des champignons, quelle que soit la manière de consommer cette substance, est une très active sur le cerveau, et c’est pourquoi il est intéressant de microdoser, pour réduire la quantité et mieux maîtriser les effets
Les effets de la psilocybine et de l’extrait de champignon psychédélique
Effets des truffes magiques
Les chercheurs aux Etats Unis et aux Pays Bas considèrent qu’il n’existe pas réellement de niveau sûr de consommation des drogues. Concernant les effets de la psilocybine sur le cerveau et sur la santé, il est important d’être prudent et c’est dans ce contexte que le microdosage est recommandé. En effet, consommer une drogue comporte toujours des risques.
Avec les champignons, selon le mode de préparation, il est difficile de doser, ou de juger de la dose dans le produit, parce que toutes les truffes magiques ne contiennent pas la même quantité de substances actives sur le cerveau.
Ainsi, les truffes magiques peuvent affecter chaque personne différemment, en fonction de la taille, du du poids et de l’état de santé. La prise régulière fait aussi varier les effets, tout comme la dose. Les substances ont aussi plus ou moins d’effet selon que l’on prend simultanément d’autres produits, par exemple contre la dépression.
Ces autres substances, qui interagissent avec les truffes, peuvent être des drogues ou des médicaments. La dose consommée a son importance, tout comme la teneur de la truffe en substances actives. Comme toute drogue, une substance comme la psilocybine peut entraîner la dépendance, raison pour laquelle le microdosage est recommandé, comme nous le verrons ci-dessous.
Il faut savoir que les effets sur le cerveau des truffes et de la psilocybine se manifestent généralement en 30 minutes lorsqu’on consomme directement le produit, ou en 5 à 10 minutes lorsqu’on les prépare sous forme de soupe ou de thé. La durée des manifestations dépend des doses, mais en général, il s’agit d’une plage entre 4 et 6 heures, parfois beaucoup plus, et jusqu’à trois jours.
Résultats de la prise de psilocybine à dose normale
La consommation de psilocybine à dose normale, c’est-à-dire en procédant à l’infusion ou à la préparation d’une soupe, provoque de l’euphorie et du bien-être. La prise réduit l’anxiété. La substance induit une modification des états de conscience, affecte l’humeur, la pensée et la perception. Avec un dosage fort, on parle d’un trip.
L’utilisation de truffes magiques entraîne rarement des symptômes mettant la vie en danger. En cas de consommation d’une grande quantité ou d’un lot fort de champignons, la personne peut présenter les symptômes suivants.
Il peut alors y avoir dilatation des pupilles, voire danger pour la santé, des modifications de la perception, telles que des hallucinations visuelles et auditives, des malaises gastriques et des nausées. Le surdosage entraîne une augmentation de la température du corps, une modification du rythme cardiaque, des vomissements et d’autres troubles, comme les maux de tête.
Mais alors ? Comment profiter de la psilocybine sans les effets secondaires ? Et sans sombrer dans un délire psychédélique ? Vous l’aurez deviné : c’est là qu’intervient le microdosage !
Inconvénients à long terme
La psilocybine à forte dose peut provoquer des maux de tête persistants, qui peuvent durer plusieurs heures à un jour, généralement. On parle de maux de tête à retardement. De plus, une fois les effets terminés, la personne peut ressentir de l’épuisement, de la dépression, de l’anxiété, un état de conscience modifié qui persiste sous la forme de flashbacks.
On note aussi des troubles émotionnels et de la perception. Un effet de dépendance peut aussi apparaître dans certains cas. Là encore, rien de tel avec le microdosage et la psilocybine en microdose.
Avantages clés de microdoser la psilocybine
Les effets du microdosage : bien plus doux
Environ une heure ou deux après avoir ingéré la microdose, les gens remarquent une augmentation de la concentration et de l’énergie. De nombreux utilisateurs trouvent que le traitement les aide à se sevrer des antidépresseurs – et à ne pas en prendre. Il peut contribuer à atténuer les effets secondaires du sevrage et même à atténuer la dépression. Beaucoup parlent également de la capacité du traitement psychédélique comme la psilocybine à accroître l’empathie.
Les études auprès de consommateurs montrent cependant que la plupart cherchent davantage de créativité ou l’apaisement d’un certain nombre de troubles de santé. Pour obtenir ces effets, des doses faibles, comme dans le microdosage, sont évidemment recommandées. Elles permettent notamment de lutter contre l’anxiété.
Le microdosage selon Fadiman
L’un des spécialistes incontestés du microdosage est Fadiman. A l’origine, il s’agissait de microdoser du LSD et plusieurs études ont été menées en ce sens aux États-Unis. Ainsi, le chercheur Albert Hoffman a suggéré que la prise de 10 à 20 microgrammes de LSD pouvait avoir un effet positif sur la santé mentale et le fonctionnement physique.
Les rapports préliminaires indiquent que c’est souvent le cas. Robert Forte a parlé à James Fadiman des suggestions d’Hoffman et de sa propre consommation. Fadiman a alors commencé à interroger d’autres personnes sur leur expérience de l’utilisation de produit psychédélique à ces doses extrêmement faibles.
Sur la base d’une série de rapports individuels, Fadiman a ensuite développé un premier protocole d’auto-apprentissage pour le microdosage du LSD à partir de 400 participants. Nombreux sont les consommateurs de truffe qui suivent aujourd’hui son protocole et les résultat de cette étude, même si elle demeure contestée en termes de bénéfices pour la santé.
Toujours est-il que l’étude en question peut aussi servir de base au microdosage des truffes magiques et de la psilocybine, pour tous ceux qui souhaitent notamment améliorer leur état de santé. Une chose est certaine, en tout cas : pour booster sa créativité, comme le souhaitent aujourd’hui de nombreux jeunes créatifs, mieux vaut microdoser les produits comme la psilocybine, ce qui permet de prendre quelques précautions.
Microdoser la psilocybine : des précisions sur ce traitement
Près de dix ans après que le psychologue et chercheur James Fadiman a introduit la notion de microdosage et conçu un protocole largement suivi à cet effet, et trois ans après que le microdosage psychédélique est devenu le dernier « hack de productivité » de la Silicon Valley, toutes les preuves de ses effets sont restées anecdotiques.
La psilocybine étant illégale presque partout, il a été pratiquement impossible de l’étudier scientifiquement. Cette situation est toutefois en train de changer, car les Pays-Bas et d’autres pays la décriminalisent notamment et les scientifiques des pays où elle reste illégale obtiennent l’autorisation du gouvernement pour la soumettre à l’étude.
Le microdosage consiste à prendre environ un dixième de la dose d’un produit psychédélique, une dose trop faible pour déclencher des hallucinations mais suffisante, selon ses partisans, pour aiguiser l’esprit et la créativité. Les partisans du microdosage de psilocybine rapportent que les produits comme la psilocybine peuvent augmenter la créativité, calmer l’anxiété, diminuer le besoin de caféine et réduire la dépression.
Pour l’instant, il existe cependant trop peu d’études sur le microdosage. C’est dommage, parce que la piste est intéressante en termes de santé et d’amélioration du bien-être.
Les Pays Bas se penchent sur le microdosage
Comme nous l’avons vu, les Néerlandais sont en passe de libéraliser l’usage de certains produits de type psychédélique et c’est sans doute pourquoi c’est de ce côté qu’il faut chercher pour trouver des études intéressantes sur le sujet. Les extraits de truffes magiques ont inspiré le psychologue Bernhard Hommel de l’université de Leiden qui a dirigé une étude sur la question.
Des performances améliorées
Le spécialiste a ainsi constaté dans cette étude que « les performances étaient nettement plus élevées » aux tests de pensée convergente et divergente. La pensée convergente est la capacité de se concentrer sur des concepts abstraits pour identifier une solution unique à un problème bien défini. La pensée divergente nécessite des incursions mentales sinueuses et une flexibilité mentale. Les psychologues considèrent que les deux sont des ingrédients de la créativité. Cela explique les effets des truffes magiques.
Une liaison avec les récepteurs et neurotransmetteurs de sérotonine
Quelle que soit la dose, la psilocybine (O-phosphoryl-4-hydroxy-N, N-diméthyltryptamine) se lie aux récepteurs du neurotransmetteur sérotonine. Le cortex regorge de ces récepteurs 5-HT2A, notamment dans les zones qui contrôlent la réflexion, l’imagination et l’introspection, mais « la question de savoir s’il existe une dose minimale est une question empirique à laquelle nous essayons de répondre », a déclaré M. Homme. Cela reste donc à démontrer et beaucoup de recherches pourraient encore être nécessaires sur ce type de traitement.
Le protocole de l’étude néerlandaise
Avant de recevoir leur microdose, les volontaires ont passé trois tests psychologiques standard, deux liés à la résolution créative de problèmes et un à l’évaluation de l’intelligence fluide. Les scientifiques ont effectué des analyses chimiques des échantillons de champignons pour déterminer la quantité de psilocybine qu’ils contenaient.
Comme une dose de trip correspond à environ 3 grammes de champignons séchés, une microdose correspond à environ 0,33 gramme. Les participants ont consommé en moyenne 0,37 gramme de la préparation séchée, qui peut être prise avec de la nourriture ou emballée dans des gélules pour être avalée facilement. Environ 90 minutes après la microdose, les participants ont refait les trois tests.
Aujourd’hui, les restrictions légales qui encadrent la consommation de produits à effets notables sur le cerveau, comme les truffes magiques, se desserrent peu à peu. Les chercheurs s’intéressent à la question, tout en intégrant des problématiques de santé et pas seulement les bienfaits immédiats sur la créativité ou la baisse de l’anxiété, comme le signalent les consommateurs. Dans ce contexte, microdoser semble une pratique destinée à s’imposer dans de nombreux contextes, surtout si cette étude, que nous citions ci-dessous, parvient à montrer l’absence d’effets secondaires grâce au microdosage.