La laitue sauvage ou laitue vireuse, est une plante sauvage qui pousse en France, dans le bassin méditerranéen, dans le sud de l’Europe et en Amérique du Nord. Souvent considérée comme « mauvaise herbes” par les jardiniers, elle recèle pourtant certains secrets et de nombreuses propriétés. La lactuca virosa fait partie de ces plantes ancestrales, malgré le fait qu’elle soit peu connue de nos jours et peut avoir de nombreuses utilisations et mode de consommation.
Description de la laitue vireuse
La Lactuca virosa, aussi appelée opium de laitue, est un espèce de la famille des laitues qui pousse facilement, d’où sa réputation de “mauvaise herbe”. Elle est présente surtout dans les sols riches en azote, donc souvent à proximité de décharges sauvages, ou bien au bord des routes, dans les jardins, dans les lieux délabrés ou même chez soi…
La laitue vireuse peut aussi faire partie des plantes qui poussent en ville, mais il est déconseillé de la consommer à cause de la pollution ambiante.
La lactuca virosa est une plante à graines bisannuelle. Elles poussent dès février jusqu’à septembre : elles se développent d’un coup lorsque les températures se font plus chaudes et sa floraison se fait dès la mi-août.
Quelques graines germent avant l’hiver et forme une rosette pour passer la saison ainsi. Par la suite, le reste des graines attendent le printemps pour se développer.
Reconnaitre une laitue vireuse d’une laitue scariole : description
La laitue vireuse mesure entre 15 à 100cm et peut même aller jusqu’à 2m. Elle possède des feuilles plutôt allongées. En floraison, des fleurs jaunes, petites par rapport à la structure de la plante, apparaissent, qui peuvent ressembler à des fleurs de pissenlit, à la différence près que la laitue sauvage a des petits picots.
Sa tige est plutôt solide, violette à sa base, et est recouverte d’épines souples qui ne piquent pas. Lorsqu’elle se casse, c’est alors que sort un suc blanc, initialement utilisé pour faire du latex, mais qui peut surtout avoir d’autres propriétés.
Attention néanmoins : faisant partie d’une même famille – les laitues-, elle peut être confondu avec un autre type de plante : la laitue scariole, qui n’est pas exactement pareil. Les deux espèces sont toutes deux appelées “laitue sauvage” mais les feuilles de la laitue vireuse seront plus grandes, légèrement plus blanches . Les feuilles de cette espèce auront des poils moins rèches.
Sur la photo, on peut voir la rosette de grandes feuilles dentées de la laitue vireuse sur la droite.
Les effets de la laitue sauvage
Effet recherchés
La laitue sauvage se développe facilement, c’est pourquoi elle est très pratique car elle renferme du latex dans sa tige. Néanmoins, cette substance a également des effets psychotropes et narcotiques.
Les consommateurs reportent ces effets : calmant combiné à une euphorie sédative, légèrement psychotrope, avec l’impression d’être sur un nuage. Ses effets seraient dû à des effet agonistes à l’adénosine, l’effet inverse de la caféine, ce qui expliquerait son effet apaisant.
On l’appelle souvent la “marijuana légale” mais ses effets se rapprochent plus de ceux de l’opium, de la salvia ou du kratom.
La dose
La dose thérapeutique de la laitue vireuse utilisée pour faire des remèdes se situe généralement entre 0,5 et 3 grammes de plante sèche, en infusion ou décoction. A partir de 4 grammes, la laitue vireuse devient sédatif et la somnolence peut apparaître. De 6 à 8 grammes, c’est considéré comme une forte dose : les effets se rapprochent des produits narcotiques et hypnotiques. Pour certains, c’est à ce dosage qu’une agitation accrue est observée ainsi que des effets secondaires plus présents.
Effet secondaires
Les effets de la laitue vireuse sont plutôt doux, donc il y a peu d’effets secondaires. Néanmoins, il est possible d’en avoir : plusieurs consommateurs rapportent parfois des maux de tête suite à la prise ou lors de la redescente. Ces effets secondaires seraient plus fréquents si la laitue est fumée que si elle est consommée autrement.
Un bon moyen d’éviter cela est de la consommer en infusion et de bien s’hydrater.
La consommation de la laitue sauvage
Quand la consommer ?
Il est conseillé de récolter la laitue vireuse et son suc/latex en fin juillet car c’est à ce moment qu’il est le plus concentré.
Comment la consommer ?
Il est possible de préparer et consommer la laitue vireuse sous plusieurs formes, nécessitant plus ou moins de temps de préparation et ayant des effets et un temps d’action différents.
Opium de laitue ou lactucarium
La forme connue de cette laitue est l’opium de laitue ou lactucarium. Il peut ressembler au premier abord à du haschich. La quantité de laitue vaireuse cueillie dépendra d’un dosage voulu. Pour en faire, il faut cueillir les feuilles de la lactuca virosa puis les mettre dans un récipient pour les immerger dans l’eau. Une fois ceci fait, écraser les feuilles de la laitue vaireuse pour en faire sortir la sève puis il faut que le tout soit séché au soleil pour que l’eau s’évapore. Avec ce qu’il restera, vous pouvez en faire une petite boule, de couleur marron.
Vous pouvez aussi faire du lactucarium en écrasant grâce un pilon les feuilles de la plante et les mélanger avec un peu de salive et du jus de citron. Une fois le mélange bien écrasé et le latex extrait, ajoutez de l’eau pour immerger les feuilles et continuez de mélanger puis faire chauffer le tout à feu doux dans une casserole épaisse, jusqu’à la réduction, pour obtenir la pâte marron.
Vous pouvez consommer le lactucarium en le mangeant ou en le fumant, dans des joints ou dans une pipe, mais les effets seront plus puissants s’il est infusé. Attention, la pâte est très collante et n’est pas facile à manipuler.
Fumée
Vous pouvez fumer l’opium de laitue, grâce aux recettes indiquées plus haut ou alors vous pouvez consommer seulement le latex. Coupez la tige et extrayez le suc blanc : laissez le sécher et, une fois bien sec, faites en des petits boules que vous pouvez mettre dans un joint. Sous cette forme, les effets de la laitue vireuse seront généralement plus proches du cannabis, d’où son utilisation chez certains consommateurs lorsqu’ils manquent de marijuana.
Certains se contentent de cueillir ses feuilles et laisser la plante séchée au soleil puis de les consommer avec du tabac, mais les effets sont bien plus légers.
Infusion
C’est la méthode la plus simple, la plus accessible et qui est recommandée . Elle est populaire auprès des consommateurs réguliers. Pour faire cette tisane de plante, il faut prendre les feuilles de la plante et de les laisser infuser dans de l’eau chaude. Ce mode de consommation permettrait d’éviter les maux de tête mais elle est amère. Vous pouvez donc l’infuser avec votre thé ou votre tisane préférée Les consommateurs conseillent en général la menthe ou le tilleul, avec du miel : cette association permet de bien cacher le goût, et les plantes aromatiques peuvent être ramassées en même temps que la laitue, si c’est la bonne saison.
Le principal avantage, dans tous ces modes de consommation, est que la laitue vireuse est facilement accessible et légale.
Histoire de la lactuca virosa
Les propriétés de la lactuca virosa était déjà connues à l’Antiquité. Chez les Romains et les Hébreux, elle faisait références : on l’utilisait, séchée ou non, comme remède contre les problèmes d’estomac, tandis qu’en Europe et en Egypte, elle était connue pour ses effets aphrodisiaques.
Plus tard, lors du Moyen-Age, elle était connue comme une des plantes les plus utilisées par les sorcières, pour ses pouvoirs psychotropes et hypnotiques, étant associée à la magie noire. On dit qu’elle était utilisée comme ingrédient principal des onguents de sorcière, des baumes qui auraient permis de les faire voler, le vol faisant référence ici métaphoriquement à l’expérience hallucinogène.
Au XIXeme siècle, la laitue sauvage fut utilisée comme remède pour aider au sevrage de l’opium, étant assez proche de ses effets tout en ayant une toxicité bien réduite. A cette époque, l’extrait de laitue vireuse était alors appelé « lactucarium”. Cependant, cela ne semblait pas suffisant pour certaines personnes addictes, car les effets et la forme de ces plantes étaient bien moins puissants.
Par la suite, la plante tomba dans l’oubli : la lactuca virosa ou le lactucarium ne sont maintenant plus utilisés dans les médicaments traditionnels et se trouvent principalement dans les officines de phytothérapie ou sur les sites spécialisés.
Autre qualités de la laitue vireuse
Le lactucérol et la lactucine, les deux principes actifs extraits à partir de la laitue vireuse, confèrent à cette plante bien des avantages. De petite à moyenne dose, elle peut aider à se calmer et à s’endormir, d’ailleurs certains consommateurs reportent l’utiliser principalement dans ce cas-là.
Avec ses effets sédatifs et analgésiques, la laitue vireuse peut aussi être prise pour lutter contre la douleur.
Elle possède également d’excellentes qualités nutritionnelles, avec des vitamines, notamment la vitamine C, des fibres et des oligo-éléments.
Cette plante aiderait la digestion, dans le démoulage des selles, là où l’opium peut, à l’inverse, créer des problèmes. Par ailleurs, la lactuca virosa a été associée à l’opium pour en réduire les effets secondaires tout en augmentant les effets. La laitue vireuse a cependant l’avantage d’être moins addictive et de provoquer moins d’effets secondaires.
Néanmoins, la lactuca virosa est rarement utilisée en cuisine, car elle est très amère. Elle est parfois ajoutée au mesclun, un mélange froid de plantes et de feuilles cuisinées dans le sud de la France.
La laitue vireuse, appelée marijuana légale ou lactuca virosa, est une plante bisannuelle qui peut facilement se trouver en Europe et en Amérique du Nord. Elle peut être consommée sous plusieurs formes et possède de multiples atouts mais les consommateurs la préfèrent majoritairement pour son aspect planant, voir hypnotique, avec pas ou peu d’effets secondaires. Bien que peu connue malgré son statut légal et accessible, cette plante ne demande qu’à se populariser !